jeudi 13 mars 2014

ALEJANDRO JODOROWSKY - La Montagne sacrée

THE EYE, THE EAR

ALEJANDRO JODOROWSKY – La Montage sacrée (1973)



            C’est en voyant le dernier clip de Temples, Mesmerise (à voir dans mon précédant article), que m’est venu l’idée de cet article. The Holy Mountain (La Montagne sacrée en français) est un film mexico-américain du chilien Alejandro Jodorowsky, sorti en 1973. Jusque là, presque tout était déjà dit dans le titre de l’article. Librement inspiré du roman non achevé au sous titre rêveur de René Daumal Le Mont analogue : roman d’aventures alpines, non euclidiennes et symboliquement authentiques, le film raconte l’histoire d’un jeune homme ressemblant étrangement au christ. Après avoir vécu de nombreuses mésaventures au contact de la société, il réussi à pénétrer à l’intérieur d’une étrange tour, en haut de laquelle il rencontre un mystérieux alchimiste. Ce dernier finit par lui proposer de se joindre au groupe de riches industriels pour lesquels il organise justement un voyage vers la montagne sacrée.


            Ce film culte est à ajouter à la courte liste du soutien des Beatles au cinéma. Il est en effet produit par Allen Klein, alors producteur des ex-Beatles, et sa compagnie ABKCO, et est fortement soutenu par John Lennon et Yoko Ono qui apportèrent également une contribution financière. Mais cela n’est pas si étonnant. D’abord parce John et son pote Georges (Harrison) étaient déjà fan du précédant film de Jodo, El Topo (1970). Mais s’il plait à John Lennon, c’est aussi pour les thèmes qui y sont exposés. Le film parle d’un voyage initiatique. Qui plus est avec une esthétique riche et complète inspirée autant par le surréalisme que les spiritualités orientales, le tout enrobé d’un esprit psychédélique, à une époque où, on rappelons le, l’ampleur des mouvements hippies s’atténue et où faire son petit voyage en Inde pour apprendre la méditation transcendantale auprès du Maharishi Mahesh Yogi dans son ashram à Rishikesh n’est devenu une idée ni très originale, ni de très bon goût (on connait les problèmes qui suivirent le voyage des Beatles – cf. Sexy Sadie).


            Et justement, le film fonctionne car il réussi à rendre le voyage organisé par l’alchimiste/guide spirituel (joué par Jodorowsky lui-même) autant fascinant qu’absurde. C’est là toute là poésie du film. Le spectateur voyage avec les protagonistes et écoute les leçons du guide mais voyage également au travers d’une multitude de référence entre modernisme consumériste pop, et spiritualité proche de la nature, et enfin tire les conséquences de tout cela. La fin du film, qui ne sera pas dévoilée ici, vaut le détour. La Montagne sacrée marque alors d’une certaine manière la fin de l’âge d’or de cette utopie psychédélique, mais également et surtout, la plus belle œuvre signée par Alejandro Jodorowsky.


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Bande annonce de La Montagne Sacrée



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