The Psychodelograph: MORGAN DELT

FEELS LIKE WE ONLY GO BACKWARDS…

La musique du mois passé

Les 3 Disques du Mois de Janvier

MORGAN DELT – Morgan Delt

28 janvier, Trouble In Mind Records

Attention les sens, le premier album éponyme du sorcier solo Morgan Delt sort chez Trouble in Mind Records ! La pochette en soi est déjà tout un programme. Ce graphic designer perché sur les montagnes de Santa Monica près du Topanga Canyon signe ici un album en effet très perturbant, autant narratif qu’abstrait, autant brut et organique que fin et spirituel, autant ovni que classique. Et c’est ce qui fait la force de ce disque. Morgan Delt réussi le pari, que l’on soit connaisseur ou non, de rendre l’espace et le temps élastique et d’inverser complètement. Car c’est bien un album de contraste qui nous embarque dans un univers saturé de couleurs dans lequel aucun repère n’est fixe qu’il nous propose, pour peu que l’on se laisse porter. La basse, très présente, et pourtant floue, grasse ; les guitares et claviers si noyés dans la réverbe sont pourtant très pointus et acides ; la voix reste fine malgré les effets dont elle est recouverte ; l’album reste plus qu’actuel alors qu’il transpire d’un son à l’ancienne sortant d’un enregistreur à bande…

Vous l’aurez surement compris, Morgan Delt est un bidouilleur touche à tout. Car oui, j’insiste, il a bien réalisé seul, chez lui, entouré de son matériel personnel ce bijoux auditif. S’il possède des influences ? Bien entendu. Mais il y en a tellement qu’aucune ne saurait être prédominante au point de tacher cet album. De plus, Morgan Delt ne saurait apprécier la musique seule. Il se base autant sur elle que sur le cinéma, la littérature ou ses ballades dans ses montagnes habitées par les esprits Tongvas de la banlieue sauvages de Los Angeles. Pour la drogue et le reste, chacun est libre de choisir. Il s’inspire en fait simplement de ce qu’il vit et aime. Son album, plus que de la musique, est déjà un mode de vie. Et c’est qui fait qu’il puisse être autant complexe et pourtant si familier, autant morcelable et écoutable morceaux par morceaux qu’apparaissant pour un morceaux unique de onze chapitres. Un futur classique psychédélique ?...

Un morceau à retenir ?

Difficile décision tant l’ensemble se tient. On pourrait aussi bien choisir le single Barbarian Kings que le sombre Backwards Bird Inc. L’ouverture fantastique de cet album, Make My Grey Brain Green, devrait donc convenir.